Estrans, paysages et strates

Les heures griffent
en traînées lumineuses
le sable, les rochers, les algues..
Les lignes se croisent en anicroches,
en lignes brisées,
en ondulations enjôleuses…
Aux escaliers de roches,
les fragments d’innocence
raclés lors des ressacs ,
les rêves en lambeaux
que la marée soulève,
chevelure d’algues brunes
sur le visage ridé
de ce vieux corps plissé
en océanes vagues.
Les pieds foulent la lumière
comme des notes sur la portée
d’une musique symphonique
jouée par les marées
Un papier brûlé,calligraphié,
mémoire de l’onde,
émerge entre les grains,
grains de beauté illuminés.
Le soleil tombe sans bruit
en vertiges
effilochés de terre,
lambeaux de nacre,
écorchures s’ouvrant
sur le mystère du monde.
Le vent vient lisser…
L’oiseau vient ponctuer…
Le poème est là
en fil de lumière…